2003

 FESTIVAL DE THÉÂTRE DES AMÉRIQUES — 10E ÉDITION

After Sun

RODRIGO GARCIA (MADRID)

After Sun

Il séduit, il choque, il brasse la cage. Il fait violence au théâtre javellisé et nous jette à la gueule des oeuvres furieusement séduisantes qui embrasent et laissent en cendres nos habitudes de spectateurs. Retenez bien son nom : Rodrigo García.

And on the Thousandth Night

TIM ETCHELLS|FORCED ENTERTAINMENT (SHEFFIELD)

And on the Thousandth Night

Toute une nuit d’histoires à dormir debout. Histoires d’horreur, de fantômes, de princesses égarées, de bizarres voisins, de politiciens à verrues. Histoires d’amour qui ne finissent pas ou mal, histoires bricolées à partir de légendes, de contes traditionnels, de faits réels, d’anecdotes, de potins, de blagues. Histoires osées, court-circuitées, reprises, poussées plus loin, à la lie, à l’heure des chats gris et des souris dans la lune. Dans une atmosphère qui se prête à l’invention pure, à l’improvisation en cascade, huit rois et reines de nuit de fortune se volent les tours et les histoires en buvant du thé.

Burning Vision

MARIE CLEMENTS, PETER HINTON (VANCOUVER)

Burning Vision

Dans les entrailles des Territoires du Nord-Ouest dormaient deux bombes atomiques, Little Boy et Fat Man. Pour raviver la mémoire des morts dispersés le long de la route de l’uranium, Marie Clements en refait le parcours symbolique. Depuis la terre de ses ancêtres, elle descend le long du fleuve Mackenzie, traverse les États-Unis et rejoint Hiroshima. Surgissent de l’ombre des personnages dont elle imagine et croise les destins entre 1880 et 1945, dégageant peu à peu la trame aveugle sur laquelle ils viendront percuter.

Chekhov Longs in the Ravine

TCHEKHOV, MICHELE SMITH, DEAN GILMOUR | THEATRE SMITH-GILMOUR (TORONTO)

Chekhov Longs in the Ravine

Quelques briques, quelques chaises, des musiques et des airs traditionnels russes, et voilà que reprend vie le petit village d’Oukléïevo au tournant du siècle dernier. Là, dans la combe, vivent des gens misérables, exploités, orphelins de Dieu, sous le regard tendre et compatissant du docteur Tchekhov. Un conteur s’avance. Quatre femmes bientôt l’entourent et incarnent les multiples personnages de cette drôle et émouvante histoire d’une famille de rapaces sur laquelle s’abattra le malheur.

Coïncidence d’un potentiel infini

FARINE ORPHELINE (MONTRÉAL)

Coïncidence d’un potentiel infini

On habite un quartier, on arpente chaque jour les mêmes rues, on salue les mêmes visages anonymes, on entre dans les mêmes commerces, les mêmes immeubles sans voir la vie qui bat. On joue sans s’en rendre compte un rôle dans une pièce de théâtre dont on ne connaît ni l’auteur ni le metteur en scène. Et si le rideau se levait enfin sur la vérité vraie, sur l’impondérable, sur tous ces actes et ces scènes qui jaillissent de la vie, sur tous ces personnages qui sont le décor de notre vie quotidienne ?

Coming Home to Roost

LISA RAE VINEBERG (MONTRÉAL)

Coming Home to Roost

Rentrer à la maison. Revoir le passé, les vieux meubles, les vieux disques, ces lieux chargés de souvenirs et d’émotions. Revenir à la maison ? Non. Les retours sont impossibles. Le temps perdu ne saurait être retrouvé. Et la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Car ce n’est pas tant le passé qui nous manque que le présent qui nous échappe et nous-mêmes qui ne sommes pas à la hauteur de ce que nous pourrions être.

First Night

TIM ETCHELLS | FORCED ENTERTAINMENT (SHEFFIELD, UK)

First Night

Sur la scène du théâtre, que des rideaux rouges. Sept artistes du show business descendent le plateau au pas de gazelle, sauf un, le jack-in-the-box de service. Tous finalement réunis à l’avant-scène, ils s’offrent à nous, cher public. Et d’être séduits par leur sourire pepsodent, leurs robes à paillettes, leurs jambes longues et lisses, leurs costumes chatoyants, leurs coiffures et maquillages de gala. Avec un micro, une scie, une chaise, des ballons, des pancartes, des tunes et des éclairages bonbons, les acteurs bougent sur des têtes d’épingle, jettent des pavés dans la mare, font juter de la substance.

Humiliés et offensés

DOSTOÏEVSKI, FRANK CASTORF (BERLIN)

Humiliés et offensés

Pour en découdre avec la logique totalitaire de Big Brother, Frank Castorf applique la recette du roman-savon, version hard. Au programme de ce loft-story allemand, le premier grand roman de Dostoïevski, Humiliés et offensés, écrit à son retour d’exil en Sibérie pour subversion. Le décor en impose, arsenal hollywoodien pivotant sur lui-même avec écrans et musicien live intégrés, découvrant côté pile, sa maison de verre, et côté face, sa baraque.

Incendies

WAJDI MOUAWAD (MONTRÉAL)

Incendies

Poursuivant sa quête de sens et de beauté, Wajdi Mouawad plonge dans les zones tumultueuses de l’écriture et découvre, échouées parmi les dunes de sable, des histoires incendiées qui se perdent dans la nuit des temps. Pour faire le trajet des dunes, Jeanne et Simon, enfants jumeaux de Nawal, qui veulent résoudre l’énigme de leurs origines.

L’asile de la pureté

CLAUDE GAUVREAU, LORRAINE PINTAL (MONTRÉAL)

L’asile de la pureté

Avec onze comédiens, une équipe de concepteurs et un choeur de vingt personnes, Lorraine Pintal s’installe à l’hôpital Louis-H. Lafontaine afin d’explorer les différentes facettes de l’Asile de la pureté, pièce écrite en 1953 par le poète Claude Gauvreau. L’occupation d’espace sera commandée par l’architecture de ce lieu d’internemen : de l’infiniment grand (la rue arpentée par le cortège funèbre et le cercueil de la muse, Edith Luel ) à l’infiniment petit (la chambre du jeûne de Marcassilar), la parade des bouffons du pouvoir autour du grabat des contestataires prendra des allures de cirque noir.

L’éden cinéma

MARGUERITE DURAS, BRIGITTE HAENTJENS (OTTAWA)

L’éden cinéma

C’est le théâtre intérieur de Duras. Le désastre antérieur à toute son oeuvre. L’histoire à laquelle elle reviendra toujours : l’Indochine au temps des colonies, l’amant chinois, la folie familiale, l’aîné criminel et la mère Courage dont on ne se sépare jamais. C’est Marguerite Duras, sa déchirante et persistante musique.

La Illiada

HOMÈRE / CÉSAR BRIE | TEATRO DE LOS ANDES (SUCRE)

La Illiada

Pourquoi monter les classiques ? Parce qu’ils nous aident à comprendre qui nous sommes, d’où nous venons et où nous allons. César Brie le croit profondément. Argentin d’origine, mais Bolivien d’engagement, il est revenu à l’Iliade pour mieux parler du présent, de la soif de pouvoir et de conquête qui ravage aujourd’hui le monde. Dans un esprit de troupe, il a réuni des artistes de tous les horizons, intégré rites et traditions venus de partout en Amérique latine.

La noirceur

MARIE BRASSARD | INFRAROUGE THÉÂTRE (MONTRÉAL)

La noirceur

Ensorcelée par son actrice, Marie Brassard est littéralement envahie dans son quotidien. Pendant qu’elle parle à un ami cher qui vit à New York, la voilà sur la scène d’un accident. Une rue de banlieue, un livre d’école, des pages qui volent au vent, une petite fille qui s’envole, un grand frère skinhead qui danse avec le fantôme de sa petite soeur.

La trilogie des dragons

ROBERT LEPAGE (QUÉBEC)

La trilogie des dragons

Robert Lepage replante le décor de la Trilogie des dragons dans une usine ferroviaire. Entouré d’une nouvelle équipe, il revisite cette inoubliable saga qui, accrochée à la comète de Halley, file vers une Chine imaginaire. Dans un terrain de stationnement, la guérite du dragon de l’immortalité et une boule de verre dans laquelle tourbillonnent des poussières d’étoiles. Sous une lumière vacillante, elles deviennent des personnages dont les destins s’emmêlent, d’une manière ou d’une autre, dans la chevelure rousse de Stella, l’enfant à la tête fêlée. Parfums d’Orient et d’Occident, débris de guerre, rêves étouffés dans des draps, lubies et peurs de petites filles dans des boîtes à chaussures, savoirs millénaires couchés sur des éventails et lovés dans des figures de Taï-Chi composent une valse à trois temps entre le Destin et l’Histoire.

Le boson de Higgs

LE GROUPE DE POÉSIE MODERNE (MONTRÉAL)

Le boson de Higgs

À la manière d’un making of, on suit de près quatre comédiens coincés dans les couloirs étroits du financement, mais solidement accrochés à leur projet de création. Au fil des répétitions prend forme le texte concocté par deux empêcheurs de tourner en rond dans la langue, sur une scène de théâtre et dans les méandres de la vie d’artistes, jeune trentaine.

Le requin blanc se multiplie

MARCELLE HUDON (MONTRÉAL)

Le requin blanc se multiplie

En redoutable manipulatrice de fictions, Marcelle Hudon travaille à l’échelle intime la matière et les motifs d’une scène plus grande que nature. Dans ce théâtre d’ombres, la caméra vidéo capte, cadre et redimensionne les gestes et les actions de marionnettes lilliputiennes, de personnages découpés dans du papier ou tirés de livres d’histoire. On suit à la trace leur évolution dans des récits qui s’entrecroisent, comme dans un rêve de nuit ou lorsque la pensée s’absente.

Ojos de Ciervo Rumanos

BEATRIZ CATANI | LA PLATA (ARGENTINE)

Ojos de Ciervo Rumanos

Un arbre sec, quelques plantes, des pots de terre cuite, un fauteuil, du sable, un pull et un vieux tourne-disque. Une jeune fille élevée comme une plante rare et fragile par un père jardinier qui la transplante de vase en vase, à la recherche du terreau qui lui permette de s’épanouir. Une mère absente. Un frère dérouté. Une terre sèche qui ne donne plus de lait.

Problématique provisoire

JULIE ANDRÉE T. (MONTRÉAL)

Problématique provisoire

Connue internationalement dans le monde des arts de la performance et de l’installation, Julie Andrée T. poursuit sa tentative utopique de la perte d’identité et provoque la rencontre des corps dans un dispositif défiant les lois de la gravité et de la perspective.

Purifiés

SARAH KANE | KRZYSZTOF WARLIKOWSKI (WROCLAW | VARSOVIE | POZNAN)

Purifiés

Sarah Kane s’est suicidée à l’âge de vingt-huit ans, laissant derrière elle une oeuvre radicale et extrême, d’une rare violence, une oeuvre qui désigne l’horreur, lacère nos dernières illusions et dont l’écho brutal retentit sur toutes les scènes du monde. Le metteur en scène Krzysztof Warlikowski est le frère de sang de cette tendre écorchée de Londres.

Ricardo III

SHAKESPEARE, ROLF & HEIDI ABDERHALDEN | MAPA TEATRO (BOGOTA)

Ricardo III

Séduisant comme le vice, libre comme le Don Juan de Molière, qui ne craint ni Dieu ni diable, Richard III trouble et fascine. À travers la démesure de ce hideux crapaud, Shakespeare rend l’humain intelligible et nous parle des victimes du pouvoir en Bosnie, en Palestine, en Irak et… en Colombie.

Tragédie microscopique, opus 17

LE FRÈRE DE LA SANGSUE (MONTRÉAL)

Tragédie microscopique, opus 17

Une trentaine de spectateurs seulement. Un lieu pas rassurant. Des scientifiques mutants dans un laboratoire déroutant. Sur une scène minuscule (40 cm sur 40 cm), des personnages majuscules, tous plus immondes et aimantés, se livrent à un combat sombre et déjanté.

Übung

JOSSE DE PAUW | VICTORIA (GAND)

Übung

En fond de scène, un large écran sur lequel est projeté un film en noir et blanc sans bande sonore. Sur scène, de jeunes comédiens, entre dix et quinze ans, branchés sur des écouteurs, doublent les dialogues. La caméra fait le tour du propriétaire : villa cossue, grosses voitures, meubles signés, objets d’art, couverts et bouteilles de prix. La Dolce Vita !

Un peu plus de lumière

GROUPE F (NÎMES)

Un peu plus de lumière

F comme Feu, Flamme et Fougue. F comme Fête, Folie et Féerie. F comme Fabuleux alchimistes pyrotechniques. Oui, le Groupe F joue avec le feu. Il prend possession du ciel et de la nuit, jongle avec les flammes et les artifices, sculpte l’air et les éléments, et dirige des symphonies de feu qui exaltent et ravissent