© Mary Geahart

House/Lights

ELIZABETH LECOMPTE

Passé maître dans l’art du collage et du montage multidisciplinaire, le Wooster Group transfuse le livret d’opéra de Gertrude Stein, Doctor Faustus Lights the Lights, dans un film soft core des années 1960, Olga’s House of Shame de Joseph Mawra. La fusion est atomique, cubiste dirait Gertrude Stein.

Détails

Devant nous, des figures de bandes dessinées distribuées dans un film de série B adapté pour la scène, elle-même relayée par une batterie d’écrans-vidéo. Au centre de ce bordel virtuel, le personnage de Marguerite-Ida-Faust-Hélène, une pin-up des années trente qu’on croirait créée par ordinateur, qui subit les assauts d’une Olga-Méphisto au physique tout aussi hallucinant. Huit comédiens-performers parfaitement ajustés au langage cinématographique, aux techniques de distorsion et de diffraction des images et des voix, complètement frénétiques dans les pantomimes chorégraphiées par Trisha Brown, activent cette machination infernale. La confusion de la chair et de la technologie pousse à bout la logique pornographique et médiatique.

Crédits

D’APRÈS DOCTOR FAUSTUS LIGHTS THE LIGHTS DE GERTRUDE STEIN (1939) ET OLGA’S HOUSE OF SHAME DE JOSEPH MAWRA (1964) MISE EN SCÈNE ELIZABETH LECOMPTE CRÉATION THE WOOSTER GROUP