Public, échauffe-toi !

Depuis 2012, il inscrit ainsi toute création dans le contexte sociopolitique et religieux de son pays natal. Et s’il s’inspire plus particulièrement des rituels funéraires chiites que pratique sa famille, c’est parce qu’ils autorisent une expression totale du corps.

Il combine danse et musique dans ses œuvres et livre une nouvelle esthétique du corps dansant avec des non-professionnel·le·s choisi·e·s pour l’authenticité de leur manière d’être, de se mouvoir et pour l’histoire inscrite dans leur chair. Sa tante, interprète de plusieurs de ses créations dont Leila se meurt (MAI, 2016), danse avec son fils Abbas dans Du temps où ma mère racontait. Cette deuxième œuvre d’une trilogie sur l’amour a été créée dans un contexte de crise économique majeure, de pandémie et après l’explosion dans le port de Beyrouth. Elle fait de la danse un acte puissant de résistance et de liberté.

May He Rise and Smell the Fragrance (FTA, 2019) fermait le cycle sur la mort de l’artiste trentenaire qui crée en ce moment une nouvelle trilogie où il s’intéresse à la peur comme outil politique de contrôle et à son impact sur le corps.

De double ascendance autochtone australienne bundjalung et ngāpuhi, Aotearoa/néo-zélandaise, Amrita Hepi est une figure montante de la danse contemporaine internationale. Ces dernières années, la danseuse est sollicitée de toutes parts, autant pour son talent que pour sa rigueur et sa capacité étonnante à rendre accessible une pensée chorégraphique et performative complexe. Elle fusionne la réalité et la fiction, la mémoire et l’ethnographie, le local et le singulier dans des œuvres où elle s’intéresse à la notion d’archive, en particulier en relation avec le corps et la manière dont il est influencé par des personnes ou des événements. Formée au NAISDA Dance College et à la Ailey Dance School, elle remporte à deux reprises le Prix du public du Keir Choreographic Award, fait partie des 30 artistes de moins de 30 ans de Forbes, participe à différentes expositions et reçoit des commandes aux niveaux national et international.

En Australie, elle collabore avec les plus prestigieuses compagnies et les lieux les plus convoités, dont le Marrugeku, ACCA – Australian Centre for Contemporary Art (Southbank), la galerie Gertrude Contemporary (Melbourne) et le Musée d’art contemporain d’Australie (Sydney). Ailleurs dans le monde, son travail a été présenté entre autres à South East Dance (Brighton), à l’Art Central (Hong Kong), au Kennedy Center (Washington DC) et au Fusebox Festival (Austin).

Hepi aborde la danse en tant que fonction sociale et moyen de résistance. Elle la conçoit comme un état d’être, une action concrète ouvrant des possibilités de communautés, de transmission et un espace de joie essentiel. Son œuvre entrecroise les disciplines et les médiums, convoquant l’installation, la performance, la vidéo, la sculpture, la littérature, les nouvelles technologies, etc.

Au FTA 2024, elle signe la mise-en-scène et co-signe le texte de Rinse par Amrita Hepi. Elle a d’ailleurs une longue histoire de collaboration avec d’autres artistes comme metteuse-en-scène et dramaturge. Récemment, Mish a aussi joué dans The First Bad Man, A Book Club Based on the Novel by Miranda July au Lincoln Center pour le festival Under The Radar (2024). Le travail de Mish a été présenté et produit par un large éventail d’institutions, notamment par la Sydney Opera House, le Sydney Festival, la Art Gallery of South Australia Adelaide Biennale, PICA, Hong Kong Rep Theatre/West Kowloon Cultural District, Festival Noorderzon, Battersea Arts Centre, Forest Fringe, le Taipei Performing Arts Centre et La Mama, entre autres. Utilisant humour, faits et fiction, elle s’attache à examiner, gaspiller et/ou chérir le temps qu’elle passe avec d’autres personnes sous la bannière de « l’art ».