Asalto al agua transparente
C’est dans une île au mitan du lac Texcoco que fut fondée en 1325 la capitale de l’empire aztèque, Tenochtitlàn. Avant, bien avant de devenir Mexico, la ville au milieu du lac de lune. Avant, bien avant, car des 2 000 km2 de lacs qui brillaient à Mexico, il n’en reste désormais que 10 km2. Après trois siècles d’irrigation pour éliminer les risques d’inondation, la ville a soif. Asalto al agua transparente, c’est l’histoire de ce désastre écologique.
Luisa Pardo et Gabino Rodríguez, 27 ans, incarnent le nouveau souffle de la création contemporaine mexicaine et cherchent un théâtre propre à leur génération et à leur réalité. En cumulant les faits, ils entrelacent le récit de la fondation de la ville, celui de l’eau et celui de Janet Meléndez, tout juste arrivée à Mexico, qui entraîne Ixca Cienfuegos dans sa quête des lacs disparus. Le texte? Les statistiques de l’Instituto nacional de estadística y geografía et les charnières historiques. Des faits, toujours des faits, pour un théâtre qui vise la neutralité formelle. Et d’où surgit la froide poésie d’une jeunesse désenchantée. Sans aucun effet. Aucun bluff.
UN SPECTACLE DE LAGARTIJAS TIRADAS AL SOL
TEXTE, MISE EN SCÈNE ET INTERPRÉTATION : LUISA PARDO + GABINO RODRÍGUEZ
LUMIÈRES : JULIANA FAESLER
IMAGES : JUAN LEDUC
COPRODUCTION LA MÁQUINA DE TEATRO
LUISA PARDO + GABINO RODRIGUEZ (MEXICO)
Âgés d’à peine 27 ans, Luisa Pardo et Gabino Rodríguez jouent déjà beaucoup tant à la scène qu’à l’écran. Après avoir étudié au Centro universitario de teatro de Mexico ils fondent ensemble en 2003 le collectif Lagartidas Tiradas al Sol — littéralement « Lézards épivardés au soleil ». Avec ce collectif, Pardo et Rodríguez bousculent les conventions. Ils décortiquent et cherchent un théâtre propre à leur génération, où scène et fiction servent d’outils nouveaux pour comprendre, questionner le réel et intervenir sur lui. Un théâtre comme élément de documentation et de connaissances. Pardo et Rodríguez dégonflent le superflu, font éclater les enflures émotives, éliminent le spectaculaire et dressent, bien ancrée, une phénoménologie théâtrale.