In museum
La grande Marie Chouinard incarne les rêves que lui confient les visiteurs du Musée des beaux-arts. Une rencontre intense et mémorable.
Tout est blanc. Le tapis de danse, les accessoires, ses vêtements. Dans cet espace sacré en plein cœur du Musée des beaux-arts de Montréal, Marie Chouinard incarne les espoirs que lui confient, presque en secret, les visiteurs. Elle fait du mouvement un langage chamanique. Elle se connecte à la personne venue déposer un vœu à son oreille, laisse une prière s’élever de son corps, l’inscrit dans l’invisible avec l’espoir que le message soit entendu. Intrigué, envoûté, ébloui, on cherchera peut-être à percer le mystère de ces danses éphémères. Complice, on goûtera dans l’instant le bonheur d’une présence absolue.
Revenue à la scène en solo après 20 ans d’absence, la grande chorégraphe québécoise nous fait le cadeau de s’abandonner à l’inspiration du moment pour ces improvisations sur mesure. Virant promptement de la fougue à la contemplation, de la solennité à la légèreté, elle nous offre l’occasion rare d’un contact direct avec elle. Une rencontre intense et mémorable.
UN SPECTACLE DE COMPAGNIE MARIE CHOUINARD
CONCEPT ET INTERPRÉTATIONMARIE CHOUINARD
PHOTO SYLVIE-ANN PARÉ
PRÉSENTATION EN COLLABORATION AVEC MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL
RÉDACTION FABIENNE CABADO
CRÉATION AU MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE BAIE-SAINT-PAUL, QUÉBEC, LE 31 AOÛT 2012
MARIE CHOUINARD (MONTRÉAL)
COMPAGNIE MARIE CHOUINARD
Faire exulter corps et esprit
Issue d’une famille d’artistes de Québec, Marie Chouinard a mené une carrière solo pendant 12 ans avant de fonder sa compagnie, en 1990. Dansée au son d’une grille de four, Cristallisation, sa première œuvre, la place d’emblée au rang des créateurs d’exception. Charismatique danseuse en quête d’authenticité, elle pousse les explorations sans souci de la réception du public et défraye la chronique en urinant sur scène (Petite danse sans nom, 1980) ou en s’y masturbant (Marie Chien Noir, 1982). Exaltant la poésie crue et lumineuse des instincts, elle crée des danses organiques et d’une sensualité souvent très explicite comme L’après-midi d’un faune (1987). Présentée au Festival de théâtre des Amériques, Les trous du ciel, sa première œuvre de groupe, est accueillie comme une révélation. On y retrouve l’usage du souffle et de la voix ainsi que l’important engagement de la colonne vertébrale, caractéristiques de sa signature. Œuvres marquantes de son répertoire, Le sacre du printemps (1993), Les 24 préludes de Chopin (1999) et bODY_rEMIX/les_vARIATIONS_gOLDBERG (2005) tournent encore aujourd’hui, tout comme ORPHÉE ET EURYDICE (2008, coproduction du FTA) ; tandis que de grandes compagnies de ballet reprennent certaines de ses créations.