Le Saint-Laurent : la protection de ses vies

Depuis 2005, elle est professeure de géographie à l’Université Laval et dirige des étudiants de 2^e et 3^e cycles dont les profils sont à la fois de géographie, d’agroforesterie et de biogéosciences.

Dans ses recherches, elle met l’accent sur l’application des méthodes d’analyse qualitative dans une perspective de facilitation de la gouvernance participative des ressources environnementales. Les questions d’accès équitable, de diversité et d’inclusion des groupes marginalisés sur le territoire des Amériques est de première importance pour elle. Elle applique ses connaissances afin de sensibiliser les détenteurs de pouvoir à la co-gestion environnementale et à une décentralisation du pouvoir.

Elle a publié le manuel de cours Géographie de l’Amérique latine. Une culture de l’incertitude aux Presses de l’Université du Québec en 2009 qui lui a valu une mention d’excellence en enseignement de l’Université Laval en 2011. Elle est membre de CentrEau et contribue à l’École des Hautes études internationales de l’Université Laval. Elle est très engagée dans sa communauté : elle est actuellement vice-présidente de l’Association canadienne des Géographes (ACG) et membre du conseil d’administration de la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel (FQPPN).

Auparavant, elle a été présidente de la Société de Géographie de Québec de 2006 à 2016 et présidente de l’Association canadienne des études latino-américaines et caraïbes (ACELAC) en 2013-2014. Elle parle français, anglais, espagnol et portugais. Elle accompagne régulièrement les délégations d’étudiant·e·s de l’Université Laval au Modèle de simulation de l’Organisation des États américains (OÉA) depuis 2012.

Elle est actuellement présidente de l’Observatoire international des droits de la nature, experte du réseau ONU Harmony with Nature, et rapporteuse spéciale pour le groupe de recherche du Max Planck Institute sur les droits de la nature, la décolonisation et le pluralisme juridique. M^e Vega Cárdenas s’intéresse à la reconnaissance des droits aux entités naturelles pour renforcer la protection des écosystèmes. À ce sujet, elle a participé à la première déclaration de reconnaissance de personnalité juridique d’une rivière au Canada, la rivière Magpie/Mutehekau Shipu. Au sein de l’Observatoire international des droits de la Nature, elle fait campagne pour la reconnaissance de la personnalité juridique du Fleuve Saint-Laurent.

Elle enseigne le cadre juridique de la gouvernance de l’eau dans le cadre du cours portant sur la gestion de l’eau à Polytechnique Montréal et a enseigné le droit international public et le droit comparé dans plusieurs universités canadiennes et d’Amérique latine. 

Spécialiste en droit et gouvernance des ressources en eau, elle a mené des recherches approfondies dans le domaine du droit de l’eau et du droit humain à l’eau et à l’assainissement. Elle a publié plusieurs articles scientifiques en anglais, français et espagnol et elle est souvent invitée à participer à des conférences nationales et internationales liées à son expertise.

Spécialiste du jeu d’acteur au Cirque du Soleil (Luzia 2016, Amaluna 2019), co-chorégraphe aérienne de deux cérémonies des Jeux de Sotchi (Cie Finzi Pasca, 2014) et directrice de création d’Uniqqaaqtuat (7 Doigts, Artcirq, 2020), c’est en tant que directrice du contenu artistique et historique d’Avudo (Cie Finzi Pasca, 2017, événement signature du 375^e anniversaire de Montréal), qu’elle met le cap sur le Saint-Laurent en 2015, par l’entremise des arts vivants.

Elle est née riveraine et l’est restée. Elle a passé sa jeunesse au bord de la rivière Pindaré-Mirim, dans les basses terres du Maranhão. Elle a épousé João da Silva, un ouvrier de barrage, et ils se sont installés sur les rives du Tocantins, puis sur celles de l’Itacaiúnas, à Marabá, au sud-ouest de Pará. Aujourd’hui, ils vivent au bord du fleuve Xingu. 

Elle a collaboré avec différents organismes pour la protection de l’environnement et auprès de communautés autochtones. Elle milite depuis plusieurs années pour la protection de l’eau, des rivières, du fleuve et de l’océan et contre l’envahissement des compagnies pétrolières sur le territoire de la Gaspésie.

Elle a participé en tant que paneliste au Forum contre l’extractivisme en mai 2018 à Montréal, partageant son regard sur la violence vécue par les femmes autochtones en résistance. Elle a été invitée au forum mondial contre l’extractivisme en Afrique du Sud en novembre 2018, un congrès qui rassemblait les femmes de plus de 60 pays qui se battent pour la protection de leur territoire. Elle siège sur le conseil de l’organisme Eau Secours, offre des ateliers sur la vision holistique de l’eau auprès de Waterlution et travaille au sein de l’OIDN pour la reconnaissance de la personnalité juridique du Fleuve Saint-Laurent.

Elle est aussi artiste multidisciplinaire, s’exprimant à travers la flûte traversière, le chant, le conte, le tambour autochtone, les percussions et la danse. Elle se produit sur scène depuis plus de 15 ans et elle a enregistré trois albums à ce jour, dont Sœurs Nibi, un album de chants autochtones et de prières. Elle priorise aujourd’hui son projet musical Mi’gmafrica, qui propose la rencontre entre la culture mi’gmaw et sénégalaise, aux côtés de son allié Sadio Sissokho.

Son père est né sur les terres ancestrales et a grandi avec les enseignements légués par sa mère et sa grand-mère, le respect de la terre-mère. Il lui a partagé son amour pour la nature et son lien sacré à la terre. Il lui a enseigné les plantes médicinales, la chasse à l’arc et la pose de collets, dans le respect et la gratitude.

Elle gère sa compagnie de diffusion artistique en musique du monde, animation musicale, atelier de musique et danse ( www.mosaicultures.com ).