Maquina Hamlet
Une oeuvre béton, écrite au jet de pierre, à l’encre rouge. Heiner Müller scrute à l’infra-rouge la mémoire de son siècle, le foie, les reins, le cerveau malade d’un Hamlet contemporain. Máquina Hamlet, c’est un état d’être dans l’Allemagne de l’Est, avant l’écroulement du mur, un état d’homme dans le monde après Staline, Lénine et Mao.
El Periférico de Objetos, avec son théâtre d’acteurs et de manipulateurs d’objets, de poupées et mannequins trafiqués, invite au dérèglement des sens. On frôle l’opacité de la machine Hamlet et accède à la folie d’Ophélie. Une sorte de conspiration scénique, de messe basse, de danse de mort sur les aberrations de l’Histoire. Heiner Müller s’y reconnaîtrait dans ce théâtre de guerre, cette poétique du fragmentaire et de la collusion qui dilate les pores de la conscience.
DE HEINER MÜLLER TRADUCTION PAR GABRIELA MASSUH DIETER WELKE MISE EN SCÈNE DE DANIEL VERONESE, EMILIO GARCIA WEHBI ET ANA ALVARADO CRÉATION DE EL PERIFÉRICO DE OBJETOS COPRODUCTION DU TEATRO MUNICIPAL GENERAL SAN MARTIN AVEC LE SOUTIEN DE L’INSTITUT GOETHE DE BUENOS AIRES