Onde de choc
Fascinée depuis toujours par le corps humain, formidable machine aux multiples facettes, la chorégraphe Ginette Laurin le traque cette fois au plus profond.
Qu’est-ce qu’on y entend ? Peut-on rendre visibles ou audibles les forces qui l’habitent ? Cherchant à débusquer l’émotion dans ses manifestations les plus enfouies, les plus primaires, elle met sur écoute souffles et pulsations ; ils restituent le fond sonore et les rythmes d’une danse et d’une musique organiques invisibles, en résonance avec les pas, les frottements et les effleurements des danseurs sur un plancher de bois « préparé ». Le coeur qui bat de l’un propulse l’autre. À cette rythmique brute, Martin Messier donne un devenir musical et le compositeur britannique Michael Nyman orchestre des contrepoints aux accents lyriques. En toile de fond, des oscillations lumineuses vibrent en écho à l’agitation intérieure des hommes et des femmes qui dansent. Ils sont huit à s’accorder, à se désaccorder, scrutés par-delà la peau, vibrants du sang qui pulse sous elle, du souffle expulsé et de la matière-mouvement jaillie des profondeurs. Onde de choc ou capteur de rêves ?
UN SPECTACLE DE O VERTIGO
CHORÉGRAPHIE : GINETTE LAURIN
INTERPRÈTES : MARIANNE GIGNAC-GIRARD + RÉMI LAURIN-OUELLETTE + CHI LONG + ROBERT MEILLEUR + JAMES PHILLIPS + GILLIAN SEAWARD-BOONE + AUDREY THIBODEAU + WEN-SHUAN YANG
LUMIÈRES : MARTIN LABRECQUE
MUSIQUE INSTRUMENTALE : MICHAEL NYMAN
TRAITEMENT SONORE ET COMPOSITION ÉLECTROACOUSTIQUE : MARTIN MESSIER
COSTUMES : MARC SENÉCAL
MAQUILLAGE ET COIFFURE : ANGELO BARSETTI
RÉPÉTITRICE : ANNIE GAGNON
COPRODUCTION HELLERAU – EUROPEAN CENTER FOR THE ARTS (DRESDE) + FESTIVAL TRANSAMÉRIQUES + FESTIVAL DE MARSEILLE + USINE C
PRÉSENTATION EN COLLABORATION AVEC USINE C
RÉDACTION : MICHÈLE FEBVRE
GINETTE LAURIN (MONTREAL)
O VERTIGO
Plusieurs œuvres de Ginette Laurin, fondatrice de la compagnie O Vertigo en 1984, ont marqué notre histoire chorégraphique. Notons entre autres Chagall (1989), La chambre blanche, créée en 1992 puis revisitée en 2008, La vie qui bat (1999) avec la SMCQ et Luna (2001).