© Yves Renaud

Roberto Zucco

Denis Marleau

Zucco, « Je m’appelle Roberto Zucco », le héros doit le répéter, de peur d’oublier qui il est. En italien, le nom évoque quelque chose de sucré. Et pourtant on sait que c’est un tueur. La très véridique histoire de ce parricide qui répandit la terreur à la fin des années quatre-vingt pourrait relever de la série B. Dans la dernière pièce de Bernard-Marie Koltès, Zucco est devenu une figure mythique. Sa trajectoire rejoint maintenant celle des héros antiques. Mais le parcours ainsi reconstitué ne désigne pas de coupable. Il n’y a pas de raisons: bonnes ou mauvaises. Le héros a déraillé. Il suffit parfois d’un tout petit déclic et la violence est si loin derrière. Il faut alors fouiller les histoires de famille. Pendant ce temps les forces de l’ordre palabrent et philosophent.

Détails

Depuis dix ans au sein du Théâtre Ubu, Denis Marleau a donné aux mots l’occasion de s’entre-choquer. Dans les nombreuses avant-gardes où il a circulé tous azimuts et avec prédilection, il les a fait claquer quelquefois entre les murs gris de divers univers théâtraux. Pour cette production, le metteur en scène, privilégiant toujours le choc des pratiques, a confié au sculpteur Michel Goulet l’évocation de l’espace urbain des tableaux de Koltès. C’est dans le souci du détail qu’on connait de Denis Marleau, rigoureux jusque dans ses excès, qu’il fera maintenant résonner la musique du langage du dramaturge français.

Crédits

COPRODUCTION: THÉÂTRE UBU / NOUVELLE COMPAGNIE THÉÂTRALE / FESTIVAL DE THÉÂTRE DES AMÉRIQUES De Bernard-Marie Koltès Mise en scène de Denis Marleau