Une fête pour Boris
La très charitable Bonne Dame est un monstre d’égoïsme qui joue avec son entourage, en particulier Joanna, sa dame de compagnie, comme une fillette avec ses poupées.
Privée de jambes à la suite d’un accident, elle a épousé un demeuré nommé Boris, dont la plus grande qualité est d’être lui aussi amputé des deux jambes. Et le jour de l’anniversaire de Boris, qui invite-t-elle à l’hospice ? Treize culs-de-jatte ! Quatorze ans après les mémorables Maîtres anciens, UBU renoue avec la férocité de Thomas Bernhard pour cette fable grinçante sur le pouvoir, l’inconscience, l’hypocrisie et la mort. C’est aussi pour Denis Marleau et la codirectrice artistique de la compagnie, Stéphanie Jasmin, la poursuite d’une démarche unique au monde sur l’animation des effigies. Sur scène, trois acteurs vivants, Christiane Pasquier, Guy Pion et Sébastien Dodge, plongés dans des jeux de déguisement et de métamorphoses technologiques, animent un microcosme carnavalesque et macabre qui révèle le vide grimaçant d’un monde d’où le sens avait commencé à fuir bien avant la mort de Dieu.
Texte : Thomas Bernhard
Texte français : Claude Porcell
Mise en scène : Denis Marleau
Avec : Christiane Pasquier, Guy Pion, Sébastien Dodge
Conception, vidéo et scénographie : Denis Marleau, Stéphanie Jasmin
Montage et staging vidéo : Pierre Laniel
Musiques : Nicolas Bernier, Jérôme Minière
Design sonore: Nancy Tobin
Lumières : Marc Parent
Mannequin et poupées : Claude Rodrigue
Costumes : Isabelle Larivière
Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti
Production : UBU (Montréal)
Coproduction : Festival d’Avignon (France), Festival TransAmériques, Usine C, le Manège Mons (Belgique), la Maison de la culture d’Amiens (France), l’Espace Jean Legendre Théâtre de Compiègne (France) et Cankarjev Dom (Slovénie)
Rédaction: Paul Lefebvre
Photo: Stéphanie Jasmin