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© Joseph Banderet
Théâtre

Catarina et la beauté de tuer des fascistes

Tiago Rodrigues

C’est une tradition dans la famille : une fois l’an, on tue un fasciste. Rassemblé ce jour-là dans la bucolique campagne portugaise, le clan se réjouit d’initier l’une de ses cadettes au grand rituel. Depuis 70 ans, on honore ainsi la mémoire de Catarina Eufémia, ouvrière agricole assassinée brutalement sous la dictature de Salazar. Pourtant, tiraillée par le doute, la Catarina du jour hésite à tirer sur le fasciste kidnappé pour l’occasion. Et si tuer n’était pas un acte de résistance courageux comme le claironnent les chants révolutionnaires, mais un simple crime ?

Après le brillant By Heart (2015) et le sublime Antoine et Cléopâtre (2017), Tiago Rodrigues et ses huit interprètes de haut vol convoquent le public du FTA à un spectacle vivifiant. Une agora politique où s’entrechoquent les idéologies et les visions du monde.

Crédits
Information générale

Sur l'artiste

© Christophe Raynaud de Lage

Tiago Rodrigues (Lisbonne + Avignon)

Après avoir dirigé le Teatro Nacional D. Maria II à Lisbonne de 2015 à 2021, Rodrigues prend la direction du Festival d’Avignon en septembre 2022, devenant le premier artiste étranger à la tête de la prestigieuse manifestation française.

Biographie complète

Échos des médias

« Intense, véhémente, souvent drôle, la pièce déroule de multiples fils dramaturgiques : le poids de la famille, la puissance de la parole comme alternative à la violence, le choix de l’individu face au dilemme, la définition même de justice. Mais Tiago Rodrigues ne donne ni de leçons ni de réponses toutes faites. Il nous confronte à nos propres contradictions, à nos interrogations. Du grand théâtre. »

Natacha Rossel, La Tribune de Genève (Suisse), 02-10-2020

« Dans un décor de quasi-conte de fées, dominé par une maison de bois amovible, la troupe portugaise fait merveille, alternant exaltation, désespoir, mais aussi drôlerie et tendresse. De la jeune Beatriz Maia (Catarina) à Romeu Costa (impressionnant « fasciste »), les huit comédiens épousent toutes les nuances, les silences et les malaises volontaires d’une pièce coup de poing. Un coup de poing qui nous propulse au bord du gouffre dans lequel beaucoup sont déjà tombés. »

Philippe Chevilley, Les Échos (France), 11-10-2022

« Croisant une mémoire intime et l’histoire nationale, entremêlant passé, présent et futur, Tiago Rodrigues compose, dans des tableaux de toute beauté scénographiés par Fernando Ribeiro, ce qui relève à la fois d’un huis clos familial, d’une cellule révolutionnaire et, dans son adresse frontale au public, d’une assemblée citoyenne. »

Marina Da Silva, Le Monde Diplomatique (France), 14-10-2022

Complexity is always the answer in Rodrigues’s work — and it is one of the best ways to the audience’s heart.”

Laura Capelle, The New York Times (États-Unis), 20-10-2022

« Le nouveau directeur du Festival d’Avignon s’amuse à nous plonger dans une catharsis à la violence au décalage inouï. Catarina et la beauté de tuer des fascistes est une bombe qui explose au premier degré. »

Amélie Blaustein Niddam, Toutelaculture.com (France), 12-10-2022

« Catarina et la beauté de tuer des fascistes est un détonnant exercice de pensée d’une grande maîtrise formelle, à mi-chemin entre proposition philopolitique et conte tragicomique. »

Mathias Daval, I/O Gazette (France), 21-10-22

« Catarina et la beauté de tuer des fascistes dérange, fait réfléchir, réagir, et c’est bien. Du vrai théâtre populaire d’aujourd’hui. »

Fabienne Pascaud, Télérama (France), 26-10 2022

Entretien

« L’espace de la fiction, auquel je crois encore comme artiste de théâtre, permet certaines choses qui ne sont pas possibles en politique. Par exemple, cette question complètement absurde et vraiment terrible : faut-il oui ou non tuer le fasciste ? Seul le théâtre peut créer un contexte dans lequel elle existe. »

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