Fantastiques afroféminismes

Rébecca Chaillon est actrice, autrice et metteuse en scène. À travers un travail d’écriture personnel, dont les thématiques sont à la fois intimes, politiques et universelles, elle développe des œuvres aux formes diverses, dont L’estomac dans la peau (2011), une performance en solo sur la boulimie ; Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute (2018), une performance sportive et artistique sur le soccer ; Sa bouche ne connaît pas de dimanche (2019), fable sanguine conçue avec Pierre Guillois ; et plus récemment, Plutôt vomir que faillir (2022), coproduite avec le Centre dramatique national de Besançon, qui invite un public de 12 ans et plus à prendre part à un spectacle autour de l’adolescence et de la nourriture. C’est en 2021 qu’elle crée Carte noire nommée désir, où la scène devient tour à tour plancher de CHSLD, studio de poterie, scène d’opéra et table de dinner party. L’œuvre littéraire de Chaillon est publiée aux éditions théâtrales de l’Arche.

Dans le ventre, sa compagnie créée en 2006, se veut une plateforme d’exploration des identités féminines, du rapport au corps et à la société. Jouant avec les débats et l’intervention théâtrale, mêlées à ses propres dispositifs d’action culturelle, la démarche de l’artiste s’affine à la suite d’une rencontre avec Amandine Gay en 2016, alors qu’elle participe au documentaire Ouvrir la voix, une réflexion collective sur la situation des femmes afrodescendantes en France.

Amandine Gay partage son temps entre création et plaidoyer. Réalisatrice-productrice (Ouvrir La Voix, 2017 ; Une Histoire à Soi, 2021), autrice (Une Poupée en Chocolat, 2021), activiste (création du Mois des Adopté·es en 2018), elle se définit comme autrice politique à l’écriture protéiforme. Pour elle, la réappropriation de la narration est un acte d’émancipation. En 2022, elle se réinstalle à Montréal en tant que résidente permanente et crée une boite de production 100 % noire : Caïssa Productions.

Marilou Craft œuvre à Tiohtià:ke/Mooniyaang (Montréal) comme artiste des mots, de la performance et de l’indiscipline. Ses textes de création se partagent à l’écrit, sur scène et en ondes, seuls ou accompagnés. Elle est aussi traductrice, membre du comité de rédaction de la revue de poésie Estuaire et dramaturge associée au Centre des auteurs dramatiques (CEAD). Par ses différentes activités, elle pratique l’art de la relation et sonde les limites de l’intime et du politique.