Nous voulons parler d’art

Depuis 2012, il inscrit ainsi toute création dans le contexte sociopolitique et religieux de son pays natal. Et s’il s’inspire plus particulièrement des rituels funéraires chiites que pratique sa famille, c’est parce qu’ils autorisent une expression totale du corps.

Il combine danse et musique dans ses œuvres et livre une nouvelle esthétique du corps dansant avec des non-professionnel·le·s choisi·e·s pour l’authenticité de leur manière d’être, de se mouvoir et pour l’histoire inscrite dans leur chair. Sa tante, interprète de plusieurs de ses créations dont Leila se meurt (MAI, 2016), danse avec son fils Abbas dans Du temps où ma mère racontait. Cette deuxième œuvre d’une trilogie sur l’amour a été créée dans un contexte de crise économique majeure, de pandémie et après l’explosion dans le port de Beyrouth. Elle fait de la danse un acte puissant de résistance et de liberté.

May He Rise and Smell the Fragrance (FTA, 2019) fermait le cycle sur la mort de l’artiste trentenaire qui crée en ce moment une nouvelle trilogie où il s’intéresse à la peur comme outil politique de contrôle et à son impact sur le corps.

Interprétant en arabe, en anglais et en français, elle a joué avec divers metteurs en scène et cinéastes, chorégraphes et musiciens, dont Pascal Rambert, David Bobee, Ali Chahrour, Omar Elerian, Sulayman Al Bassam, Yousry Nasrallah, Ossama Mohammad, Moneim Adwan, Two or The Dragon… Elle a adapté en français et en arabe de nombreux poèmes et pièces de théâtre contemporaines, dont beaucoup ont été publiés en France. Hala Omran a été honorée à trois reprises en tant que meilleure actrice : en 2021, lors des Journées théâtrales de Carthage et du Festival international du théâtre expérimental du Caire pour sa performance dans « IMedia » de Sulayman Al Bassam, puis en 2023 pour sa brillante interprétation dans « Mute » de Sulayman Al Bassam, encore une fois aux Journées Théâtrales de Carthage. En outre, elle a été nominée pour le prestigieux Gilder/Coigner International Theatre Award en 2023.

Anciennement journaliste culturelle, elle œuvre également comme autrice, médiatrice culturelle et chercheuse. Nayla s’intéresse aux questions de justice environnementale et de décolonisation, en particulier dans et par les arts. Comme enseignante invitée, elle intervient à l’occasion à l’UQAM et à l’Université de Montréal. Ses textes sont parus dans des publications comme Esse revue d’art contemporain, la revue Mouvement (France), Le Devoir, Jeu, Zone occupée, Black Box Teater Publication (Norvège) et Theater der Zeit (Allemagne) parmi d’autres.