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© Diego Astarita
Théâtre

Soliloquio

Tiziano Cruz

Manifeste pour un monde

Le défilé festif qui nous conduit de la place Émilie-Gamelin jusqu’au théâtre est déjà politique. Entouré d’un groupe andin local, mégaphone à la main, Tiziano Cruz annonce la couleur du rituel auquel il nous convie. Une performance pour exorciser des siècles de maltraitance et d’invisibilisation. Un coup de projecteur sur la culture défolklorisée des communautés autochtones du nord de l’Argentine où il a grandi. Et une critique acerbe des pouvoirs qui orchestrent les discriminations, les exclusions et perpétuent les injustices. Marché de l’art compris.

S’inspirant de souvenirs d’enfance et des 58 lettres envoyées à sa mère pendant le confinement, Tiziano Cruz débite une poésie dense et des images poignantes dans Soliloquio. Ce deuxième volet d’une trilogie qui lui ouvre les portes d’une institution théâtrale jusqu’alors inaccessible est un manifeste pour la reconnaissance des différences, une invitation à construire le futur plutôt que l’espérer. Une œuvre nécessaire.

Crédits
Information générale

Sur l'artiste

© Nora lezano

Tiziano Cruz (Buenos Aires)

Tiziano Cruz a fui la pauvreté de la province de Jujuy, au nord de l’Argentine, pour étudier dans les universités nationales de Tucumán et de Córdoba. En plus des arts vivants et visuels, il s’est formé à la gestion culturelle et à l’administration des entreprises, et termine une maîtrise en culture publique à l’Université nationale des arts.

Biographie complète

Échos des médias

« Une pièce irrévérencieuse. »

Norma Dominguez, Swissinfo.ch (Suisse), 2022-08-24

« Une ode aux multiples identités. »

Rrezarta Bislimi, Go Out! (Suisse), 2022-08-23

« L’effet est déconcertant, aussi poétique que politique. »

Alexander Cruz, La Nación, 2022-03-05

« On retient la lourde problématique indigéniste qui écrase les populations natives. »

Fabrice Gottraux, 24heures, 2022-06-14

Entretien

« Car nous sommes héritiers d’une culture du vide : je ne parle ni le quechua ni le guaraní, qui sont les langues ancestrales de ma terre natale ; je ne connais ni les danses, ni les chants, ni les instruments de mes ancêtres parce que les systèmes de pouvoir dans l’histoire l’ont systématiquement voulu ainsi. Dans Soliloquio, je pars à la recherche de ces éléments perdus. »

Lire l’entretien