Les Terrains de jeu
Les Terrains de jeu transforment l’énergie des spectacles en matière à penser et encouragent la collision des esprits. Depuis 2015, ils rassemblent sous une même appellation toutes les activités destinées aux festivaliers en prolongement des spectacles. Des rendez-vous qui relient l’émotion à la connaissance, deux savoirs au cœur de l’expérience du FTA.
Dédiés à nourrir l’expérience des spectateurs, les Terrains de jeu stimulent la réflexion et engagent la pensée critique : discussions nourries et éclairantes autour des spectacles, échanges avec les artistes à l’issue des représentations ou au Quartier général, films de fiction et documentaires à la Cinémathèque québécoise, débats et conférences aiguisant le regard. Pour approfondir la connaissance des œuvres et élargir la réflexion, les Terrains de jeu prolongent la programmation par un ensemble d’activités pour tous les spectateurs – et presque toujours gratuites !
Le sens de la fête
Cogiter, débattre, apprendre, mais aussi danser ! Les Terrains de jeu cultivent le sens de la fête, encouragent l’esprit de communauté en invitant les spectateurs à se retrouver après les spectacles au QG transformé en Bar du Festival où la convivialité est reine. Après les spectacles, des DJs viennent rythmer ce lieu de rassemblement Des soirées thématiques et performatives s’inscrivent comme des points d’orgue dans les nuits festivalières. Pour sortir de soi et se retrouver !
Pour les professionnels : la création aux petits soins
Pour les artistes et autres professionnels de la scène, des Terrains de jeu sur mesure offrent un espace de développement, de rencontre et d’émulation. Classes de maître et ateliers auprès des artistes de la programmation, échanges privilégiés et petits-déjeuners en compagnie d’artistes ou de penseurs, activités de réseautage et de perfectionnement.
Depuis 2016, les Cliniques dramaturgiques se penchent sur l’accompagnement artistique en compagnie de dramaturges internationaux invités. En plus d’un forum d’idées ouvert à tous, les Cliniques proposent des tête-à-tête sur rendez-vous aux artistes de la communauté pour échanger, réfléchir, approfondir et questionner leur projet. Un espace protégé, sans impératif de production, où le travail de création est entouré de soins. Fortes d’un impact positif dans la communauté internationale, les Cliniques dramaturgiques connaissent un rayonnement à l’étranger, notamment à Valenciennes en France, à Berlin ainsi qu’à Athènes.
Le Quartier général (QG)
Pendant le Festival, le Quartier général s’installe à l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences de l’UQAM, en plein cœur de Montréal, pour accueillir tous les festivaliers. Les activités des Terrains de jeu s’y déroulent et rassemblent toutes les générations de spectateurs – grand public, artistes et autres professionnels du spectacle. Tous, spécialistes, curieux ou néophytes, sont invités à se réunir autour de l’art pour partager leur expérience. Lieu d’accueil convivial, le QG met à disposition des espaces de travail, une salle de presse et un café.
En soirée, c’est le Bar du Festival ! Même lieu sculpté par la lumière nocturne, même adresse enflammée par les sons des DJs, le bar accueille les conversations passionnées à la sortie des spectacles qu’il prolonge par des nuits enfiévrées.
L’accompagnement et développement des publics scolaires
Des séjours d’initiation pour des élèves, des ateliers sur mesure avec des artistes professionnels. Depuis les toutes premières éditions, l’éducation artistique de la jeunesse est une préoccupation majeure du FTA. Grâce à des actions de sensibilisation, d’accompagnement et de formation, les jeunes spectateurs font l’expérience des œuvres en relation avec l’histoire des arts de même qu’avec les grands enjeux de leur époque.
La plus connue des initiatives du Festival est sans conteste le Parcours étudiant qui comprend un séjour culturel intensif où des élèves du secondaire de partout au Québec se retrouvent à Montréal pour une immersion de quatre jours au cœur de la création contemporaine. Depuis 2001, plus de 2 400 jeunes de 75 écoles provenant de 27 villes du Québec – de Rouyn-Noranda à Pasbébiac – ont pu vivre cette expérience unique.
Attentif aux besoins, aux ressources et aux disponibilités des enseignants et des élèves, le FTA imagine aussi des parcours sur mesure, comprenant un ou plusieurs spectacles de la programmation. En complément des œuvres, des ateliers avec les médiateurs et les artistes, des visites de lieux culturels montréalais s’ajoutent à l’aventure. Élèves du secondaire, étudiants du cégep et des universités : tout est mis en place pour une expérience fructueuse des œuvres.
Les échanges de haut niveau pour les jeunes professionnels
Les Rencontres internationales des jeunes créateurs et critiques des arts de la scène sont un déclencheur fécond de collaborations artistiques autant que d’amitiés durables. Sous la forme d’un séminaire qui se déroule en français, une vingtaine de jeunes artistes et critiques professionnels de différentes disciplines approfondissent leur réflexion sur la création contemporaine. Au fil des jours, ils confrontent leurs réalités artistiques, souvent radicalement différentes les unes des autres. Le choc des idées et l’expérience partagée des spectacles sont les catalyseurs de ces Rencontres, lesquelles, depuis leurs débuts, ont rassemblé près de 330 jeunes d’une quinzaine de pays.
Pour la première fois en 2019, un projet pilote nommé Conversations on Performance permet à une dizaine de jeunes artistes et critiques de partout au Canada d’expérimenter un séjour de la même nature en anglais.
L’accueil d’invités internationaux
Le FTA s’inscrit dans un vaste réseau de festivals et lieux de diffusion internationaux animés par des directeurs artistiques, diffuseurs ou producteurs avec qui il partage des affinités. Ces collègues venus d’ailleurs, en quête de nouvelles voix et de chocs esthétiques, cherchent les formes d’aujourd’hui et de demain. Fréquenter le Festival, pour un professionnel, c’est faire l’expérience des œuvres dans leur contexte d’éclosion, éclairer la démarche des artistes d’ici, partager des doutes et intuitions avec une communauté de pairs.
Le FTA accueille annuellement une centaine de diffuseurs, directeurs de centres de création, directeurs de festivals, directeurs artistiques, programmateurs, critiques et journalistes étrangers, contribuant ainsi au rayonnement international des artistes. Leur présence à Montréal crée une ouverture vers les scènes du monde et favorise la mobilité des artistes, souvent déterminante dans les trajectoires artistiques et professionnelles.
La coproduction d’œuvres
Plus important festival de création en théâtre et en danse en Amérique du Nord, le FTA place la coproduction d’œuvres inédites au cœur de son mandat. Par un investissement financier dans les budgets de production des projets, en mettant ses équipes au service de leur élaboration et en contribuant à offrir des meilleures conditions de travail, le Festival participe activement à la naissance des œuvres. La prise de risque est inhérente à la création, valeur absolue défendue par le FTA depuis toujours, encourageant les artistes à aller au bout de leur recherche, de leurs idées.
Depuis sa fondation, le FTA a coproduit plus de 125 œuvres de créateurs québécois, canadiens et étrangers. Le Festival investit annuellement plus de 100 000 $ dans la coproduction.
Trois exemples enthousiasmants
Le super méga continental, FTA 2017 © Robert Etcheverry
Le grand continental de Sylvain Émard : des danseurs par milliers
En 2009, le FTA présente Le grand continental dans la rue Émery, avec une soixantaine de danseurs amateurs de tous âges et toutes origines. Un an plus tard, Le très grand continental réunit 120 participants. En 2011, le concept se déploie dans une version monumentale : Le continental XL fait fourmiller quelque 200 danseurs amateurs sur la place des Festivals. À l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, en 2017, le spectacle devient Le super méga continental et rassemble 375 danseurs. Jusqu’à aujourd’hui, les villes de Mexico, New York, Philadelphie, Portland, Ottawa, Boston, Vancouver, Ansan (Corée du Sud), Wellington (Nouvelle-Zélande), Santiago (Chili), Potsdam (Allemagne) et Toronto se sont laissé gagner par ce spectacle réjouissant qui offre une expérience citoyenne unique et transformatrice. Au total, plus de 3 000 interprètes ont participé à l’une ou l’autre de ces 21 éditions, attirant plus de 120 000 spectateurs.
Yellow Towel, FTA 2013 © Maxyme G Delisle
Yellow Towel de Dana Michel : singulière jusqu’au bout du monde
En 2013, le FTA présente pour la première fois le travail de Dana Michel. Yellow Towel est un choc pour les spectateurs comme pour les programmateurs étrangers. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre : une artiste crée à Montréal une œuvre d’une singularité inouïe qui creuse les stéréotypes de la culture noire et les renverse. Propulsée sur la scène internationale, l’œuvre figure dans le top dix du magazine new-yorkais Time Out et Dana Michel reçoit le Prix spécial du prestigieux festival ImPulsTanz de Vienne pour souligner l’excellence de cette production. En 2016, le FTA accueille et coproduit avec le même élan sa pièce Mercurial George. En 2018, Dana Michel est lauréate du Lion d’argent pour l’innovation en danse à la Biennale de Venise.
J’aime Hydro, FTA 2016 © Alexi Hobbs
J’aime Hydro de Christine Beaulieu : une conversation panquébécoise sur l’hydroélectricité
En 2016, le FTA s’engage avec enthousiasme à coproduire J’aime Hydro, un projet au sujet audacieux de la comédienne Christine Beaulieu avec Porte-Parole, amorcé dans le cadre de laboratoire au OFFTA l’année précédente. Créés au FTA, les épisodes 1 à 3 de ce grand feuilleton documentaire sur l’hydroélectricité au Québec suscitent la faveur du public et déclenchent des discussions animées sur l’avenir de l’énergie au Québec. L’année suivante, J’aime Hydro connaît sa version finale. Après leur présentation à l’Usine C, les épisodes 1 à 5 partent dans une tournée du Québec qui se poursuit jusqu’en 2019 dans quelques dizaines de villes, un rayonnement exceptionnel et une consécration pour ce spectacle primé maintes fois depuis.
Dans l’espace public
Bodies in urban spaces, FTA 2011 © Lisa Rastl Brighton + x-fois gens chaise, FTA 2012 © JulieGauthier + Dachshund UN, FTA 2013 © Nino Ellison
À chaque édition, le FTA sort des théâtres et prend la ville d’assaut en offrant aux spectateurs, aux passants et aux citoyens une aventure de création hors-norme, à l’image de sa programmation.
On a pu voir un homme danser en duo avec une pelle mécanique (Transport exceptionnel), une horde colorée de jeunes casse-cous assiéger des lampadaires, s’incruster dans les failles des murs, se fondre dans l’architecture montréalaise (Bodies in the Urban Space), des personnes âgées calmement installées sur des chaises fixées en hauteur aux murs des immeubles du centre-ville (X-Fois gens chaise), une assemblée de chiens saucisses en dignes représentants des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU (Dachshund UN) et l’envol d’un canot rempli d’une équipée de nouveaux arrivants (2fik et la Chasse-Galerie) sur la place des Festivals, une meute de taupes joyeusement délinquantes dans les stations de métro Beaudry et Berri-UQAM (La parade des taupes).
La programmation extérieure du FTA stimule la curiosité des spectateurs du hasard. La joie du Festival se propage à d’autres publics grâce à ces propositions sans barrière de salle ou de droit d’entrée, généreuses et ouvertes à tous.
Le livre du FTA
FTA : Nos jours de fête, ouvrage collectif publié en mai 2018 aux éditions Somme toute, est le premier livre à retracer la longue et riche trajectoire du Festival. Ouvrage de réflexion sur les arts scéniques au Québec, on y trouve des manifestes artistiques, des débats esthétiques et politiques, des récits et témoignages d’artistes et d’observateurs de la scène d’ici et d’ailleurs. Ces prises de parole sur l’art sont ponctuées par des photographies de toutes les époques, de la première édition du Festival de théâtre des Amériques en 1985 jusqu’à celle du Festival TransAmériques de 2018.
FTA : Nos jours de fête rassemble une communauté d’artistes, de penseurs et d’amis du Festival. Une quarantaine d’auteurs ont été invités à participer à son écriture. Parmi les collaborateurs figurent Marie Brassard, Romeo Castellucci, Olivier Choinière, Marie Chouinard, Mélanie Demers, Martin Faucher, Floyd Favel, Christian Lapointe, Louise Lecavalier, Robert Lepage, Alexander MacSween, Dana Michel, Alain Platel, Nadia Ross, Yves Sioui Durand, Larry Tremblay, et bien sûr la plume complice de Marie-Hélène Falcon.
Un prix Grafika est attribué à FTA : Nos jours de fête en février 2019. La création visuelle a été réalisée par le studio de design graphique montréalais Caserne.