The Pixelated Revolution
Syrie, 2011. Dans la rue, sous l’œil du monde entier, tombent les hommes qui filment leur propre mort. Images d’une révolution. Révolution de l’image. Une captivante conférence-spectacle.
GUERRE DES IMAGES
Syrie, 2011. Par milliers, armés de leur caméra ou de leur téléphone portable, des manifestants fébriles, opposés au régime asphyxiant de Bachar Al-Assad, déferlent dans les rues. Dans le chaos, à la volée, ils enregistrent l’événement même qu’ils sont en train de créer. L’instant d’un clic, ces images haletantes apparaissent sur Internet, puis se répandent massivement, révélant au monde entier les tumultes d’une résistance politique tout autant que numérique. Puis, la situation s’envenime, la violence se déploie, décuple, et les images se font insoutenables. Dans la mire des snipers, tombent les hommes qui, jusqu’au dernier instant, filment leur propre mort.
Seul devant nous, oscillant entre la gravité et l’étonnamment ludique, l’intranquille créateur libanais Rabih Mroué décortique et interroge les images troubles de la révolution syrienne et la mécanique de leur fabrication. Une captivante conférence-performance qui plonge au cœur d’une actualité houleuse, toujours en train de s’écrire.
UN SPECTACLE DE RABIH MROUÉ
TEXTE ET CONFÉRENCE RABIH MROUÉ
TRADUCTION ZIAD NAWFAL
COPRODUCTION BERLIN DOCUMENTARY FORUM – HKW + DOCUMENTA 13 (KASSEL) + 2010 SPALDING GRAY AWARD INCLUANT PERFORMING SPACE 122 (NEW YORK) + THE ANDY WARHOL MUSEUM (PITTSBURG) + ON THE BOARDS (SEATTLE) + WALKER ART CENTER (MINNEAPOLIS)
CET ÉVÉNEMENT S’INSCRIT DANS LE PRINTEMPS NUMÉRIQUE 2014 DE MONTRÉAL.
RÉDACTION CATHERINE CYR
TRADUCTION NEIL KROETSCH
CRÉATION AU PERFORMING SPACE 122, NEW YORK, LE 9 JANVIER 2011
RABIH MROUÉ (BEIRUT)
Au carrefour de l’intime et du politique
Né à Beyrouth en 1967, Rabih Mroué a développé une pratique artistique polyvalente où il endosse, souvent tout à la fois, les fonctions d’acteur, de metteur en scène et d’auteur dramatique. Depuis 1990, il développe, en solo ou en tandem avec sa complice artistique, Lina Saneh, de singulières œuvres performatives qui brouillent les frontières disciplinaires et font se rencontrer poétiquement les champs du théâtre, de l’installation, de la performance et de la vidéo. En prise directe sur les réalités sociales et politiques du Liban, il cherche à rendre compte des questionnements et des contradictions qui agitent la société. Dans le croisement inattendu du documentaire et de la fiction, par le biais notamment d’inclassables conférences-performances telles que Make Me Stop Smoking (2006) ou The Inhabitants of Images (2008), il témoigne du réel.