M’appelle Mohamed Ali
Le théâtre politique de Dieudonné Niangouna relie l’Afrique à l’Amérique par les poings de Mohamed Ali. Le théâtre de la Sentinelle convoque neuf interprètes afrodescendant-e-s pour défendre cet oratorio pour la dignité.
Au seuil de la scène, un acteur africain s’apprête à incarner le grand Mohamed Ali, icône de la boxe américaine et militant contre la ségrégation raciale. Dans cet instant de vertige, les luttes s’entremêlent. Frappent les paroles incisives du champion. Brillent les combats mythiques du boxeur. Gronde la résistance de l’homme de théâtre noir en Occident. Et comme ils boxent, ils dansent.
Animé par le feu sacré de l’acteur, le théâtre politique du Congolais Dieudonné Niangouna relie l’Afrique à l’Amérique par les poings d’Ali. Sa pièce polyphonique, dirigée par Philippe Racine et Tatiana Zinga Botao, offre au jeune Théâtre de la Sentinelle l’occasion de convoquer la multitude pour un combat partagé. Sur un plateau presque nu, ils ne sont ni un ni deux à boxer la situation, mais huit acteurs, grandioses, et une actrice — rumeur essentielle de la mère. Neuf interprètes afrodescendant·e·s défendent cet oratorio pour la dignité. Respect.
Un spectacle de Théâtre de La Sentinelle + Théâtre de Quat’Sous
Texte Dieudonné Niangouna
Mise en scène Philippe Racine + Tatiana Zinga Botao
Interprétation Lyndz Dantiste + Fayolle Jean Jr. + Anglesh Major + Maxime Mompérousse + Widemir Normil + Martin-David Peters + Rodley Pitt + Franck Sylvestre + Tatiana Zinga Botao
Conception sonore Elena Stoodley
Lumières Valérie Bourque
Costumes et maquillage Ange Blédja Kouassi
Conception mouvement Claudia Chan Tak
Scénographie Marie-Eve Fortier
Assistance à la mise en scène Jasmine Kamruzzaman
Traduction, révision et découpage des surtitres Elaine Normandeau
Opération des surtitres Delphine Ricard
Coproduction Festival TransAmériques
Coprésenté par Théâtre de Quat’Sous
En première mondiale
Rédaction Jessie Mill + Lorrie Jean-Louis
Traduction David Dalgleish
Traduction surtitres Elaine Normandeau*
Création au Festival TransAmériques, Montréal, le 7 juin 2022
*Note de la traductrice: Dans le texte original, le mot « nègre » est employé à répétition. Pour des raisons évidentes, nous avons choisi de le traduire par « Negro » plutôt que « nigger ». Il m’a semblé qu’écrire « black » ou « African-American » trahirait les propos de l’auteur sur le racisme. À une occasion, l’auteur emploie le terme « niak » qui se traduit par « gook » dans les surtitres, terme dérogatoire pour une personne de l’Asie du Sud-Est, dans ce cas des Vietnamiens. Dans notre contexte, le mot « métisse » ne pouvait pas être traduit par Métis qui renverraient aux autochtones du Canada. Nous avons donc utilisé « mestizo » pour éviter la confusion.
Dieudonné Niangouna (Paris+Brazzaville)
Auteur phare de la dramaturgie africaine actuelle, le Congolais Dieudonné Niangouna fonde, avec son frère Cris, la compagnie Les bruits de la rue, pendant la guerre civile en 1997. À Brazzaville, sa ville natale, il crée également le festival Mantsina sur scène.
Tatiana Zinga Botao (Montréal)
Né à Montréal en 2017, le Théâtre de la Sentinelle veille à diversifier le visage culturel du Québec. Fondé par Tatiana Zinga Botao et Lyndz Dantiste, rejoint·e·s par Philippe Racine à la direction artistique, la compagnie développe des projets artistiques qui offrent des rôles de premier plan aux interprètes racisés et autochtones.
Philippe Racine (Montréal)
La grande polyvalence de Philippe Racine l’amène à collaborer avec de nombreuses compagnies comme le Théâtre Motus, le Théâtre Le Clou et l’Eau du bain. Il participe à la version française et créole du Macbeth, mise en scène par Stacey Christodoulou (The Other Theater, 2010 et 2016) et sera de la création de Lysis au Théâtre du Nouveau Monde, reportée en 2024.