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Au cœur de la rose (Généalogie d’une tristesse)

Jérémie Niel , Pierre Perrault

Jérémie Niel s’empare de la pièce de Pierre Perrault. La langue singulière de cette fable aux élans mythiques se déploie sur un plateau habité de puissants paysages vidéo et sonores.

Détails

L’histoire se déroule sur une île du golfe, où vivent, loin du bruit, le Père, la Mère et la Fille. Un jour de tempête, le fleuve recrache une goélette de laquelle débarquent un capitaine et un marin, qui représentent pour la Fille la possibilité d’échapper à son destin insulaire et le rêve de nouveaux horizons. Mais tout s’oppose à son désir impétueux, les forces de l’inertie, la tristesse héritée et l’immuabilité du Père, gardien du phare et de la tradition.

Jérémie Niel s’empare d’une pièce aux élans mythiques, mû par sa fascination pour ce qui dans les êtres gronde. Grâce à la puissante théâtralité d’un plateau dépouillé, mais habité de saisissants paysages vidéo et sonores, ainsi qu’à la virtuosité de six interprètes, la langue singulière du cinéaste Pierre Perrault se déploie, tout comme la nature prégnante de sa fable.

Crédits

Une production de Pétrus
Texte Pierre Perrault (Lux Éditeur)
Adaptation et mise en scène Jérémie Niel
Codirectrice de création Ariane Lamarre
Interprétation Evelyne de la Chenelière + Marine Johnson + Marco Poulin + Sébastien Ricard + Nahéma Ricci + Émile Schneider
Environnement et conception sonores Sylvain Bellemare + Ariane Lamarre
Conception vidéo Karl Lemieux
Scénographie et lumières Cédric Delorme-Bouchard
Costumes Léonie Blanchet
Composition musicale Cédric Dind-Lavoie + Christophe Papadimitriou
Accessoires Marie-Pier Jacques
Coiffures et maquillages Véronique St-Germain
Intégration vidéo Dominique Hawry
Sonorisation et régie micros Gabrielle Couillard
Stagiaire Raoul Sanchez
Direction de production Mathilde Boudreau
Direction technique Rébecca Brouillard
Direction administrative et développement Kevin Bergeron
Communications Ariane Fontaine
Conception et fabrication de la mouette Sophie St-Pierre

Équipe de tournage
Directeur de la photographie Mathieu Laverdière
Assistante caméra Erin Weisgerber
Montage Guillaume Marin-Lafond

Coproduction Festival TransAmériques + Théâtre français du Centre national des Arts (Ottawa)
Soutien au surtitrage Fondation Cole

Présentation en collaboration avec Espace Libre

Merci à Frédéric Lord

Rédaction Sara Fauteux
Traduction David Dalgleish

Création au Festival TransAmériques, le 25 mai 2024

La pièce Veillée sur cordes contient une archive d’Harry Poitras (violon et podorythmie) collectée par Conrad Laforte le 15 juillet 1955 à Baie-Sainte-Catherine, Charlevoix, QC. Avec l’aimable autorisation des Archives de folklore et d’ethologie de l’Université Laval.

La pièce Reel à bouche contient une archive de Benoît Benoît (voix et podorythmie) collectée par Roger Matton et Félix-Antoine Savard le 3 juillet 1957 à Tracadie, Gloucester, N.-B. Avec l’aimable autorisation des Archives de folklore et d’ethologie de l’Université Laval.

Jérémie Niel (Montréal)
Pétrus

Captivé par la beauté cruelle de la finitude humaine, Niel embrasse le vertige de l’existence et ses vérités fuyantes et en extrait une signature esthétique unique.

Biographie complète

En 2005, Jérémie Niel fonde la compagnie Pétrus qu’il dirige depuis, poursuivant une démarche d’une rigueur et d’une cohérence impressionnantes. Cette année-là, il présente La campagne du Britannique Martin Crimp, un texte emblématique de la dramaturgie contemporaine sur lequel il se penchera de nouveau 10 ans plus tard. Entre-temps, le metteur en scène explore une foule de territoires artistiques, s’abreuvant à toutes les sources : cinéma, danse, musique, performance et arts visuels imprègnent ses œuvres scéniques à la signature unique, où le théâtre est bousculé jusque dans ses tréfonds. Récemment, il crée sur la scène du Quat’Sous Qui a tué mon père (2022), d’après le récit de l’écrivain français Édouard Louis. Il explore peu après le monde dystopique de l’auteur hongrois László Krasznahorkai dans ANIMALINSIDE (2023), une performance intimiste in situ, présentée à la Cité-des-Hospitalières. En février 2024, à l’Agora de la danse, il présente également la pièce de danse-théâtre Face-à-face, avec des chorégraphies de Catherine Gaudet. Après Cendres (2010) et Phèdre (2014), il s’agit de la troisième présence de Jérémie Niel au Festival TransAmériques.

Captivé par la beauté cruelle de la finitude humaine, Niel embrasse le vertige de l’existence et ses vérités fuyantes et en extrait une signature esthétique unique. Redoutable directeur d’interprètes, il mise sur l’intériorité et le mystère, parfois jusqu’à l’insoutenable. Dépouillés et sombres, ses plateaux s’animent de clairs-obscurs et de textures sonores. Bruissement, souffles et murmures se font entendre au public grâce à un travail d’amplification qui lui est cher et dont il use pour installer un univers hypnotique et fascinant. Dans les œuvres de Pétrus, la parole résonne dans un silence assourdissant, la temporalité se dilate, les sens s’aiguillent et l’intensité jamais ne vacille.