Wayqeycuna
Wayqeycuna, « mes frères » en quechua, relate le retour de Tiziano Cruz dans sa communauté autochtone du nord de l’Argentine après une longue absence. L’œuvre est le troisième volet d’une trilogie qui croise histoire familiale et critique du colonialisme et du capitalisme. Maculant la blancheur d’un espace divisé par des voiles, cet ambassadeur des peuples invisibilisés évoque en mots et en images la vie sur les plateaux andins. Sa poésie est douloureuse. Aux joies et aux jeux de l’enfance, aux traditions rassembleuses et festives, se mêlent la pauvreté, l’exclusion, le danger. Sans collectif, point de salut.
Après avoir exulté la tristesse et la rage, après nous avoir ébranlé·e·s avec Soliloquio et sa parade, Tiziano Cruz porte une quête de paix intérieure et de réconciliation. De l’étonnant banquet qu’il préside en solo se dégagent une douceur, un apaisement, un partage généreux.
Sur l'artiste
Tiziano Cruz (Jujuy + Buenos Aires)
Tiziano Cruz a fui la pauvreté de la province de Jujuy, au nord de l’Argentine, pour étudier dans les universités nationales de Tucumán et Córdoba. En plus des arts vivants et visuels, il s’est formé à la gestion culturelle et à l’administration. Actif sur la scène artistique internationale, il s’investit aussi dans la sphère institutionnelle en fondant, notamment, la plateforme ULMUS Gestión Cultural pour appuyer d’autres artistes autochtones.
Échos des médias
« Un spectacle en forme de rituel, d’une sincérité bouleversante, qui tente, via un retour aux sources, de faire le deuil d’une sœur et la paix avec le monde. Généreux mais jamais naïf, ce chant d’amour nous tend un miroir éclairant et replace l’utopie de la communauté au centre de son geste. […] Tiziano Cruz fait du plateau un lieu de consolation par le partage, où le deuil ne se répare pas, mais s’allège, dans les vertus du pain rompu et distribué. […] Bouleversant. »
Marie Plantin, Sceneweb.fr (France)
« Tiziano Cruz tisse une trame de beauté et de violence. […] L’artiste argentin y confirme un savant art du tissage entre intime et politique, entre texte, arts plastiques, cinéma et performance. Et une manière de prendre la parole, à la fois incisive et accueillante, qui fait mouche. »
Fabienne Darge, Le Monde (France),
« [Wayqeycuna] fait retentir le chant d’une terre éventrée. Tiziano Cruz y porte magnifiquement la parole de ceux qui ne l’ont pas, chevillant esthétique et éthique. […] On sort touché, bouleversé jusqu’aux larmes, par la sincérité et même la fragilité du spectacle : un moment fort. »
Laura Plas, Les Trois Coups (France)
« L’art de Tiziano Cruz ne se laisse pas submerger par tout ce qui le menace, le violente, l’invisibilise. Ce n’est pas un art contestataire, c’est un art affirmatif de soi. Une démarche de réappropriation et de renaissance. Un long poème qui fait couler ses larmes en accouchant de nos douleurs. »
Marguerite de Hillerin, Revue Pleins Feux
« Découverte du dernier Festival d’Avignon, Tiziano Cruz tisse l’intime et le politique avec une force imparable. On ne s’en est pas remis. »
Philippe Noisette, Les Inrocks (France)