Humiliés et offensés
Pour en découdre avec la logique totalitaire de Big Brother, Frank Castorf applique la recette du roman-savon, version hard. Au programme de ce loft-story allemand, le premier grand roman de Dostoïevski, Humiliés et offensés, écrit à son retour d’exil en Sibérie pour subversion. Le décor en impose, arsenal hollywoodien pivotant sur lui-même avec écrans et musicien live intégrés, découvrant côté pile, sa maison de verre, et côté face, sa baraque.
Devant, une terrasse et une piscine prise dans les glaces. Glisse, dérape et craque cette histoire sordide de pouvoir, de sexe et d’argent. Fichés, filés et traqués par des micros et caméras dissimulés jusque sous les oreillers, les personnages s’agitent comme des mouches prises dans le filet de l’intrigue. En surplomb, un écran géant déverse son flux de publicités entrelardées de films XXX. Hypnotisés par autant d’éclats de rire noir, on danse avec les loups.
DE
FIODOR MIKHAÏLOVITCH DOSTOÏEVSKI
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE
FRANK CASTORF
SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES
BERT NEUMANN
MUSIQUE
SIR HENRY
VIDÉO
JAN SPECKENBACH
LUMIÈRE
RAINER CASPER
DRAMATURGE
CARL HEGEMANN
DISTRIBUTION
KATHRIN ANGERER
HENDRIK ARNST
SUSANNE DÜLLMANN
HENRY HÜBCHEN
ASTRID MEYERFELDT
MILAN PESCHEL
IRINA POTAPENKO
BERNHARD SCHÜTZ
JEANETTE SPASSOVA
JOACHIM TOMASCHEWSKY
MARTIN WUTTKE